À la une, Circonscription, Espagne|

J’étais hier avec ma suppléante Nathalie Coggia à Valencia, aux côtés des renforts envoyés par la France, et de nos associations engagées dans le soutien aux affectés.

Une journée pour mesurer l’ampleur du désastre, et le long chemin vers la récupération.

Presque un mois après la DANA, on dénombre 220 morts, et on continue à rechercher des disparus, et à nettoyer. Face à l’ampleur du désastre, l’Espagne a activé le mécanisme de solidarité européen de sécurité civile EUCivPro et la France a envoyé 50 hommes et 30 véhicules.

Accompagné de Nathalie, j’ai retrouvé nos troupes au centre commandement numéro 4, situé sur le parking d’Ikea à Alfafar, au milieu d’une zone commerciale et industrielle dévastée.

Nous avons été briefé par le responsable du centre, un pompier (bombero) de Valence. Une grande partie du défi actuel consiste à remettre en état le réseau des égouts, sans lequel le retour à la normale est impossible. Partout dans cette zone, les véhicules de pompage sont en action.

J’ai ensuite accompagné notre délégation française composée de 40 sapeurs-sauveteurs (FORMISC) et de 10 sapeurs-pompiers du SDIS 66 dans son engagement aux côtés des secours locaux à Valence.

-> Ces équipes accomplissent des missions essentielles et variées :

-> Pompage dans les garages encore inondés.

-> Déblaiement et nettoyage dans les entrepôts de la Zone industrielle.

-> Sécurisation des rues pour garantir l’accessibilité.

Nous avons notamment accompagné une mission de nettoyage d’un garage aux côtés de militaires de l’armée espagnole. Le bruit, l’obscurité, l’odeur renforcent la difficulté de la tâche. Des garages comme celui-ci, il y en a des centaines dans la zone affectés.

Nous avons également pu constater les autres gigantesques défis logistiques, notamment liées à l’évacuation de la boue, mais aussi à celle des véhicules endommagés ou détruits.

L’évacuation des véhicules est très problématique. Plus de 100 000 voitures et fourgonnettes ont été recensées. Il a fallu vérifier la présence de victimes, les évacuer des rues où elles avaient échoué, les entasser ailleurs, et il faut maintenant les faire partir. Mais où?

Lors de mes nos déplacements j’ai été frappé par la dimension de ce problème. Les épaves sont partout. Chacune pèse plus d’une tonne. Aucun retour à la normale ne sera possible avant que ces amoncellements ne disparaissent.

Avant de poursuivre ma route, j’ai tenu à remettre la médaille de l’Assemblée Nationale à nos forces, ainsi qu’au représentant des pompiers espagnols, en hommage à cette coopération transfrontalière qui incarne l’amitié et la solidarité entre nos deux pays.

Nous nous sommes alors réunis avec madame la Maire de Catarroja. La maire d’une ville de 30 000 habitants qui a vu sa vie et sa fonction basculer en quelques heures. 25 des victimes identifiées faisaient partie de ses administrés.

Nous sommes également allés à la rencontre d’un couple affecté par le désastre. Pedro et Conchi, de Catarroja. Leur quartier, à quelques mètres de la Rambla del Poyo, le ruisseau qui s’est transformé en tsunami, est encore très marqué par les évènements.

Accompagnés des membres de la Société Française de de Bienfaisance de Valence, nous avons écouté leur récit terrifiant de la nuit du 29 octobre. Eux se sont réfugiés à l’étage. Leur voisin de 74 ans, lui, n’a pas eu le temps. Handicapé, il a été retrouvé noyé, dans son salon.

Pedro a fui la misère de l’Extrémadure et immigré en France à 9 ans avec ses parents. De retour en Espagne, il a enseigné au Lycée Français de Valence pendant de longues années. Il a été naturalisé français.

Conchi nous a confié à quel point ils se sentent abandonnés depuis la DANA.

Ils m’ont demandé 1 chose : dire haut et fort que sans la solidarité, sans les milliers de volontaires venus de toute l’Espagne, ils n’auraient pas survécu à ces dernières semaines.

C’est aussi pourquoi j’ai remis la médaille de l’Assemblée Nationale à la Société Française de Bienfaisance.

Parmi les photos que je n’ai pas voulu prendre, celles des files d’attente devant les centres de distribution de nourriture.

Cette image digne d’une zone de guerre n’aurait pas représenté la dignité avec laquelle les Espagnols et les Français parmi eux font face à ce désastre.

Aucun commerce, aucune pharmacie n’est ouverte. Le retour à la normale sera long et il ne sera jamais complet. Il faudra sans doute un an, peut-être plus. Les aides seront insuffisantes. Les seniors ne sauront pas les demander. Les PMEs feront faillite.

La population de Valence a encore besoin de nous.

Alors si vous êtes arrivé jusqu’ici et si vous aussi souhaitez participer au mouvement solidaire qui s’organise pour soutenir les sinistrés de la catastrophe de Valence (quelle que soit leur nationalité) …

. .. alors vous pouvez faire un don à la Société Française de Bienfaisance de Valencia, l’association qui canalisera votre solidarité.

Voici les coordonnées pour vos dons :

N° de compte : ES22 0216 3710 5785 0013 2980

Nom du bénéficiaire : Sociedad Francesa de Beneficenciencia

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