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Depuis 2017, la Méditerranée ne fait plus partie de nos priorités stratégiques en matière de défense. L’heure est peut-être à la remise en cause de ce choix. La France est une puissance globale et doit rester en capacité d’intervenir là où nos intérêts sont en jeu, partout dans le monde. La Méditerranée ne doit pas être considérée comme un espace clos, mais bien comme le maillon d’une chaîne : ce qui se passe au Sahel, en Indo-Pacifique ou même en Ukraine est susceptible d’avoir des répercussions sur la Méditerranée.

Aujourd’hui la Méditerranée est un espace où nos intérêts stratégiques pourraient être directement affectés, où nos frontières pourraient connaître une déstabilisation majeure, où la France serait en première ligne pour défendre son territoire. Le fait que l’exercice de haute intensité Polaris se soit déroulé en Méditerranée n’est à cet égard pas une coïncidence.

Les risques en matière de défense liés à la Méditerranée ont longtemps été considérés comme provenant l’Etats fragiles. Aujourd’hui, avec l’influence croissante de la Turquie ou de la Russie, c’est désormais le « risque de la force » qui prédomine, avec le retour de la compétition stratégique entre puissances militaires.

Parmi nos principaux alliés en Méditerranée, le Royaume-Uni, l’Italie, la Grèce et l’Espagne, c’est avec cette dernière que nous avons conclu le moins d’accord ces dernières années. La France gagnerait à renforcer son partenariat avec le seul pays méditerranéen de la péninsule ibérique, au-delà des initiatives déjà connues comme 5+5, ou Frontex.

Ce rapport démontre que les puissances alliées occidentales en Méditerranée doivent prendre conscience que la Méditerranée est devenue l’épicentre d’une confrontation des puissances.

Il vise à alimenter la nécessaire réflexion sur les moyens pour nos forces armées de faire face à un tel défi à nos frontières, notamment dans le cadre de l’élaboration de la prochaine loi de programmation militaire.

La Boussole stratégique, qui doit être arrêtée au premier semestre 2022 dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE), doit pouvoir permettre de faire de la Méditerranée l’avant-poste de l’Europe de la défense et de l’autonomie stratégique européenne.

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_def/l15b5052_rapport-information

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