La visite du Président de la République a mis fin à une incongruité : cela faisait 26 ans qu’un président français n’était pas venu au Portugal dans le cadre d’une visite d’État, en dépit de l’étroitesse des liens – historiques, humains, économiques et politiques – entre les deux nations. Quelques données pour en témoigner : la communauté portugaise est la 3ème communauté en France, la France est le 3ème client et le 3ème fournisseur de biens au Portugal en 2024, et les deux pays partagent de forts engagements communs notamment en faveur des océans et de la défense européenne.
Durant cette visite, neuf accords ont été signés dans différents domaines, dont un Traité d’amitié et de coopération. Par ailleurs, les deux pays ont confirmé leur attachement à la préservation des océans, et le relai entre le Portugal et la France a été passé pour la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan, en juin à Nice.
Pour ma part, je retiens trois enseignements essentiels de ma participation à cette visite d’Etat du Président Emmanuel Macron.
Une visite sous le signe de l’amitié, qui consacre la vitalité de la communauté franco-portugaise
L’amitié entre les peuples français et portugais, consacrée par la signature du traité d’amitié France-Portugal, a été incarnée par la présence des Français du Portugal tout au long du parcours de notre délégation à Lisbonne et Porto, que ce soient les entrepreneurs, dirigeants d’entreprises, les conseillers du commerce extérieurs, responsables de chambres de commerce, les élus consulaires, les responsables associatifs, les directeurs d’établissements scolaires, et les élèves du Lycée français de Lisbonne.
La France accueillie en leader de l’Union européenne, dans un contexte géopolitique inédit
Lundi 24 février à Washington, Emmanuel Macron a redonné aux Portugais et à de nombreux Européens la fierté d’être embarqués aux côtés de la France, réaffirmée dans son rôle de leader, dans l’aventure européenne, dans la défense de l’Ukraine et de nos valeurs. Devant les entrepreneurs de la « tech » française et portugaise, le président a confirmé ce positionnement en prévenant que la réponse aux américains n’était pas dans la « vassalisation heureuse » mais dans « le goût du risque, de l’ambition et de la puissance », dont le dynamisme de la « tech » présente à Lisbonne est l’une des multiples incarnations.
Ce rôle de la France a été reconnu par le premier ministre portugais, Luis Montenegro, qui a affirmé au président français : « Vous vous êtes imposé comme le principal leader de l’Union européenne dans la réponse à l’émergence d’un nouvel ordre mondial, qui pose des défis majeurs aux 27 Etats membres ».
Le Portugal prêt à construire une nouvelle autonomie stratégique européenne
Le Portugal, malgré sa forte tradition atlantiste, est prêt à être aux avant-postes de la nouvelle autonomie stratégique européenne. C’est une rupture significative, sur laquelle le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a insisté lors du discours très politique prononcé lors du diner d’Etat, le jeudi 27 février.
Dans cette logique, le président français et le premier ministre portugais ont signé un accord pour renforcer leur coopération en matière de défense. Une lettre d’intention entérine « la décision du Portugal de se porter acquéreur de 12 canons Caesar » d’ici à 2027 « et jusqu’à 36 » d’ici à 2034.






