À la une, Assemblée nationale|

Il s’agit d’une réforme difficile, qui demande un effort supplémentaire à beaucoup de Français. Un effort qui ne fait évidemment plaisir à personne, moi compris. Qui parmi nous, à qui l’on demanderait individuellement « voulez-vous travailler plus longtemps ? » répondrait « oui ! » avec enthousiasme ? Pourtant, cette réforme est nécessaire du point de vue de la collectivité, notamment pour garantir que nos enfants aient eux aussi droit à un système par répartition équilibré. Elle est aussi nécessaire afin d’éviter d’accumuler 150 milliards d’€ de dette supplémentaire à l’horizon de 2035, ce qui dans le contexte financier actuel et en cas de rejet du texte, pourrait faire entrer notre pays et notre dette souveraine dans une spirale de perte de confiance et nous faire retomber dans une crise financière.

Comme nombre d’entre vous, j’ai été dérangé par le spectacle offert par l’Assemblée nationale tout au long de ce débat parlementaire. La volonté d’obstruction dans l’hémicycle et de blocage de la France en dehors, stratégie revendiquée de la Nupes, a empêché tout dialogue et tout débat sur le fond. Aujourd’hui encore, la France Insoumise, qui nous a désormais habitués au pire, a préféré hurler en boucle la Marseillaise (pour certains d’entre eux c’était la première fois donc on leur pardonnera) pour empêcher la 1ère ministre de s’exprimer. Cela confirme leur volonté de rejeter nos institutions, leur refus de la légitimité du Parlement, leur choix inacceptable de l’insurrection permanente. Quant au Rassemblement National, il s’est consciencieusement caché tout au long des débats. Alors qu’il y a dix ans, elle ne rêvait que de Frexit, de fermer nos centrales nucléaires, et soutenait une augmentation de l’âge de départ en retraite, Madame Le Pen semble désormais croire en la retraite à 60 ans et au tout-nucléaire, le tout au sein de l’Union Européenne. Qui peut croire en sa sincérité ?

Par ailleurs le discours anti-réforme de la Nupes s’est trop systématiquement transformé en un plaidoyer anti-travail, anti-effort et anti-entrepreneurs que je rejette totalement. Non, le travail n’est pas synonyme d’aliénation systématique, d’esclavage ou de petite mort! Non, la création d’entreprise n’est pas un crime contre l’humanité! Non, tous les employés ne vivent pas leur emploi comme une relation conflictuelle ou de soumission ! Au contraire, le travail et l’effort doivent être et rester des vecteurs d’émancipation, de progrès social, et pourquoi pas, n’ayons pas peur des mots, de satisfaction, voire de fierté. Et je sais que nous sommes une majorité à le penser, et à vouloir que nos enfants ou petits-enfants grandissent en croyant en la valeur du travail et de l’effort… malgré les discours ambients sur l’argent facile et le droit à la paresse. Hélas, depuis un certain temps ce n’est plus le cas de ceux qui, notamment à l’Assemblée, prétendent désormais représenter “la gauche”.

Que d’obstruction, donc… Et pourtant nous avions largement le temps de débattre du fond, le Sénat l’a démontré. En ce qui me concerne, au niveau de notre circonscription, nous avons dialogué, j’ai répondu à vos interpellations, et je vous ai consultés largement : mon enquête en ligne a conclu qu’un tiers des 500 répondants étaient contre la réforme dans tous les cas de figure, même notamment en cas de relèvements des retraites basses, de prise en compte de la pénibilité ou de mesures en faveur de l’emploi des seniors. Un tiers c’est beaucoup, et c’est peu à la fois. Cela démontre en effet beaucoup moins d’opposition de principe qu’en France. Sans doute parce que vous, retraités ou travailleurs à l’étranger, vous êtes moins directement concernés par le passage à 64 ans. Probablement aussi car, en vivant dans des pays dont les gouvernements progressistes ont choisi en responsabilité de reconnaitre le déséquilibre démographique et d’aller vers les 67 ans, vous êtes capables de comprendre que l’alter native proposée, celle de la “retraite à 60 ans”, n’offre aucune crédibilité.

Voilà qui éclairera je l’espère ceux qui cherchent à comprendre ma position.

6 Replies to “Les raisons de mon choix sur la réforme :”

  1. Jean-Pierre GRENIER dit :

    Très bien Stèphane !Je crois en vous et en votre sincérité .

  2. miguel bellocq dit :

    Bravo Monsieur le depute

  3. Paubert Jacqueline dit :

    Je partage complètement votre point de vue sur la réforme des retraites et j’apprécie votre volonté de transparence .
    Je pense que le monde politique manque hélas de personnes comme vous , engagées pour un intérêt commun , celui d’un pays , d’une Europe , d’une planète …

  4. Olivier lechere dit :

    Merci pour cette position courageuse et transparente. 👏

  5. Francis LEPOUTRE dit :

    Bravo. Suis à 100% d’accord.

  6. DOMINIQUE HOURCADE dit :

    merci de vos eclaircissements et de votre choix responsable.

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